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De tous les manuscrits de Vauban réunis dans les douze volumes des Oisivetés, seul la Dîme royale fut imprimée du vivant de l'auteur, car seul ce mémoire fut jugé digne d'une publication. L'accueil qui fut fait à ce grand livre, si impropre à son époque, si contraire aux préjugés du temps, ne nous étonnera pas. L'ouvrage fut d'abord publié de manière anonyme et amené à Paris de manière illégale, car Vauban n'avait pas essayé de le faire accepter par la censure royale, connaissant ses faibles chances de succès. Paru sans autorisation, la Dîme Royale reçut d'abord un grand succès, en partie parce qu'il sera très vite interdit. C'est ce que son auteur reconnaîtra lui-même : « Le livre de la Dîme royale fait si grand bruit à Paris et à la cour qu'on en a fait défendre la lecture par un arrêt du conseil, qui n'a servi qu'à exciter la curiosité de tout le monde, si bien que si j'en avais un millier, il ne m'en resterait pas un dans quatre jours. » (Anne Blanchard, Vauban, Paris, Fayard, 2007, p.537)